El Manara

 El Manara, le phare du Cap de Garde, niché à 200 m d’altitude, renaît de ses cendres tel le phénix. « Plutôt un aigle », rectifie Mohamed Farhi, un septuagénaire photographe, qui nous informe que le phare est en pleine restauration. Mohamed immortalise les gens et les lieux pour 200 DA.

Il est aussi le gardien officieux de ces hauts lieux de villégiature annabis. L’horizon est serein comme protégé. Plus haut, sur la plus grande crête, un observatoire de la Marine militaire.

Sur la gauche, entre les « deux frères jumeaux », des rochers identiquement somptueux comme seule la nature sait en façonner. Oued Semhoun, du nom d’un wali (Saint patron), « la plage espion » du temps de la France, à laquelle on ne peut accéder que par la mer, nous fait penser à un film de James Bond. C’est qu’il aurait pu être tourné par ici, tant les conditions géo-météorologiques alliées à la beauté sauvage des lieux s’y prêtent.

Jeunes couples tourtereaux à la recherche d’un coin tranquille et familles à la découverte d’espaces de détente, sont « montés » respirer cette singulière alchimie de la mer et de la montagne.

En contrebas, sur la droite, le complexe hôtelier Shems El Hamra. A sa proximité, un vivier avec d’énormes bassins où sont cultivés des moules.

Prolixe, Mohamed est tout heureux de nous parler de «son pays». Comme une confidence, il nous suggère d’aller admirer la baie de Annaba depuis Seraidi (1000 m d’altitude) et de ne surtout pas manquer de faire le détour par la plage de Djenane El Bey…

Le Lac aux Oiseaux

Suivant les bons conseils de notre ami Mohamed le photographe, nous prenons la route départementale vers El Kala ( 86 kms) par les terres. Nous traverserons, tour à tour, les villages de Ben M’Hidi, Sidi Kaci, Bouteldja, Tarf et Aïn El Assel. Des terres agricoles à perte de vue, profitant d’une pluviométrie au dessus de la moyenne nationale du fait de la proximité de plusieurs lacs. La région a son propre micro-climat et la récolte est bonne. En pique-nique sur les bords du Lac des Oiseaux, nous sommes surpris par une averse en cette journée du 20 août. Des nuées de cigognes ont élu domicile sur les poteaux électriques. Apparemment, le réchauffement de la planète est bien réel puisque les oiseaux venus du Nord n’ont plus besoin d’aller plus loin pour retrouver un nid douillet.

20 août 2005 - La Vieille Calle

La Vieille Calle, à 7 km d'un embranchement sur la belle route longeant le Parc national d’El Kala vers Annaba, garde encore quelques vestiges de son aura d’antan. Une tour en ruines bâtie sur des rochers évoque son passé de comptoir commercial phénicien puis romain. Yanis découvre un crabe. Il devient aussitôt son ami.

Une immense crique à flanc de falaises rectilignes vous accueille avec son sable fin. Maîtres nageurs de la Protection civile et Gendarmes sont présents sur le site. Même déserte, la plage est protégée. Un fourgon de transport public reprend ses passages qu’il a dû déposer ici ce matin. Il est 19 h 25, le soleil se glisse à l’horizon pour faire corps avec la Méditerranée.